La Casamance brûle à petit feu, et Dakar regarde ailleurs. Depuis l’éviction du Général Souleymane Kandé, artisan d’une stabilité durement acquise, l’armée sénégalaise encaisse des coups, recule, vacille. La zone sud du Sénégal — frontalier avec des pays minés par le terrorisme — est aujourd’hui en proie à une insécurité grandissante. Bandes armées, résidus du MFDC et nouveaux mercenaires s’organisent. L’État ? Absente. L’armée ? Orpheline d’un commandement efficace et d’une vision claire.
Sous Kandé, le terrain était verrouillé. Le MFDC neutralisé, ses poches de résistance réduites à néant. Aujourd’hui, ce sont des soldats sénégalais qu’on pleure, des militaires portés disparus qu’on recherche dans le silence glacé des autorités. L’embuscade de Mongone n’est qu’un exemple sanglant parmi d’autres. Comment peut-on tolérer qu’en 2025, des groupes rebelles frappent l’armée sénégalaise sur son propre sol, et s’enfuient sans être poursuivis avec la fermeté d’une réponse d’État ?
La vérité est dure à entendre : la Casamance est laissée en jachère sécuritaire. L’armée semble démoralisée, sous-équipée, désorganisée. Les plans de sécurisation sont caducs. Les populations locales, déjà épuisées par des décennies de conflit, replongent dans la peur et la méfiance. Le sentiment d’abandon grandit. L’État recule, les ennemis avancent.
Il est temps d’arrêter les demi-mesures. La Casamance ne doit pas devenir un nouveau sanctuaire terroriste. Ce territoire mérite une militarisation stratégique, un redéploiement massif, une présence permanente et dissuasive. Il ne s’agit plus de simples opérations de routine, mais d’une reconquête totale de la souveraineté nationale.
La paix ne se quémande pas. Elle s’impose. Et si l’on continue à faire semblant, à gérer cette situation par des communiqués creux, la Casamance deviendra une plaie ouverte dans la République.
Ma plume n’est pas là pour caresser les consciences, mais pour les réveiller. Il ne reste plus de temps. Il faut agir — vite, fort, et sans concession.